Le circuit du 1er jour commençait par un long parcours plat. Partis à l'avant, Lucien B et moi, et rattrapés par le peloton des costauds, on s'y est intégré. Rouler à 38-40km/h, aspiré par ce peloton, c'est en fait facile. Plaisir supplémentaire de rouler quelques km auprès de Louis, Gerda, Manu, Bernard O dont les exploits chronométriques me laissent pantois et de marbre. Malheureusement Lucien a été lâché, et je ne l'ai vu que 15km plus loin. Je m'arrête et l'attend. En vain. Je repars. A piètre allure. Plus loin, au pied de la montagne, il se met à pleuvoir. Par peur d'un rhume inutile, je fais demi-tour. Je bâche disent les pros. Et je tombe sur Lucien, qui comme moi craint l'orage et fait demi-tour. Heureusement pour lui, car il creva par la suite. Il avait bien des chambres à air. Mais percées encore une fois. Je lui en ai passé une neuve, et j'ai exigé qu'il me la rende dans un carton, non ouvert. On ne sait jamais !
Le lendemain, lundi, entre 2 averses, on a roulé pour rester dans le rythme.
Mardi. St Pere de Rodes.
Rodes sans "h". Hé ! C'est ça d'avoir une carte routière, JPB. On écrit et y barbouille tout ce qui se passe. N'en déplaise à Alain V. qui me reproche la qualité de mes cartes. Mais une carte routière c'est comme une brosse à dent, ça ne se prête pas. C'est une sorte de raid-book et carnet personnel.
Arlette qui était incapable de pédaler 8 jours plus tôt se décide à monter à St Père de Rodes. Sur la route nous rencontrons Isabelle P. et Boubou. Chaque duo va rouler à son rythme. J'arrête Arlette par deux fois pour qu'elle boive et se rassasie. Dans un brouillard envoûtant, de temps en temps apparaissent soudain des vaches sur la route.
Mais le résultat est là. Tous les quatre, on arrive ensemble là-haut. Quelques minutes plus tard, le peloton des costauds suit. Égrené. J'apprendrai le soir que James qui prépare l'Ardéchoise a dû mettre pied à terre plusieurs fois. Incapable, tout comme Arlette 8 jours plus tôt. Mais comme Arlette, il aura sa revanche quelques jours plus tard. Pas de col à St Père de Rodes, mais 300 m auparavant, le col del Bosc de la Margalla à 440 m. Descente périlleuse sur El Port de Selva, où nous allons refaire les eaux, passer au col de Perafita, 245 m, et rentrer à l'hôtel.
La fatigue n'est pas là. Ce qui nous permet à Jean-Claude L. et moi de gagner le concours de pétanque en battant un battant en finale. Je parle de Mimi. Je n'ai toujours pas de boules de pétanque personnelles, mais maintenant autant de coupes de pétanque que de coupe de vélo, deux coupes ! Rigolo ! Merci JPB de m'avoir prêté tes boules. Tes boules, c'est de l'or en barre !
Mercredi. C'est mon 1er grand jour. La Vajol. C'est une longue montée à 8% pendant 6km.
Je pars en avance avec un pique-nique. Trois kilomètres plus loin le peloton des costauds arrive. Je m'y accroche. Ce sera toujours ça de fait à bonne vitesse sans trop me fatiguer. Et ça marche. Oui ! ça roule. 35-40 km/h au chaud auprès de Mimi, Manu, Gerda, Louis, Gilles, Bernard O, Michel W.... ils vont m'aspirer pendant une petite dizaine de km jusqu'au moment où ils tournent à droite vers Rabos. Moi, je continue tout droit. C'est plus plat, et il y a 4 km de moins. La route est longue pour rouler seul, il me faut me ménager. Je ne suis rejoint qu'au 23e km à Espolla, espérant être tiré à nouveau par ce peloton. Mais ils ne me semblent pas prendre la route de Cantallops. Je ne les suis pas. Je cherche et continue seul.
Malheureusement le retour sera d'enfer dans la plaine contre le vent.
Jeudi. Avec Arlette, nous décidons de batifoler autour du parcours proposé, à la découverte des villages isolés de la région, tels Sant Tomas de Fluvia, Siurana puis traversée de Figueras. La cohue de son quartier piétonnier. Son marché très vivant. Tout ça nous change des villages déserts et de la côte très touristique de Rosas.
L'après-midi est chaud. Demain il y aura la 2e grande étape de montagne. J'apprécie les conseils de Gilles A. Comme moi il désertera le catamaran par beau temps, car "Le soleil est l'ennemi du sportif", lui avait dit l'entraineur de l'équipe de France de la Police.
Vendredi Col de Banyuls, puis descente par la côte en passant par 3 autres cols.
Encore une fois je pars à l'avance. Encore une fois les costauds me rattrapent à Espolla. Je les suis jusqu'au premier raidillon vers les 12% certainement. Je cale. Puis repars. Le reste est plus aisé. Des montées. Des plats. Des descentes. D'autres montées à 10%. Vers la fin Michel B. me double. Il ne m' attendra pas en haut et fera une journée en solitaire.La fin est dure. Un vent à renverser le vélo, dans un final à 10%. Je suis à 5km/h. Pas de honte mal placée. Je fais 300m à pied à 6 ou 7 km/h. Enfin l'arrivée. Me voilà en France. Col de Banyuls, 357m, lieu de pèlerinage et de souvenir des réfugiés espagnols. Au même moment James arrive. Lucien B suit. Pas d'arrêt dans la montée. Il a repris de la pêche le James. Ils sont partis 10 minutes après moi. Il reste une descente où j'ai la trouille quand j'entends crisser le sable et les gravillons. James me donne un bon de sortie. Ils me rattraperont au col des Balistres (164m). Louis et Manu nous doublent également. Nous évitons le tunnel. Il y a un col au-dessus. Le col del Frare 205m annoncés. Le panneau indique lui, 202m ! James et Lucien me lâchent, mais ne m'abandonnent pas. Ils m'attendent au col. Nous avons droit à de très belles vues. Inoubliables.
A la sortie de Colera un tout petit col, celui de Sant Antoni (69 m seulement).
Ce sera tout de même mon 8e col de la semaine. Je suis satisfait.
James me dit qu'il a des photos de mon arrivée au club. Sur mon vélo de ville, espèce de Vélib, j'avais participé à un Téléthon de 40 km. Je calais sur toutes les côtes du Val de Marne. Celle de Créteil et de St Maurice notamment. James a une photo où 2 motards de la police m'encadrent et me poussent sur ces "terribles" côtes du 94.
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JPG, Posté le lundi 13 mai 2013 10:41
@JPB Tout à fait Jean-Pierre. "Bien gérer son allure" C'est le dernier mot Jean-Pierre. Il est important. La course à la compétition épuise les anciens. Il y a les dégoutés, genre Alain Jean J. qui ragent et dépriment de ne plus tenir la cadence. Il y a les illusionnistes, genre Alain C, qui cherchent les tours de passe-passe pour y arriver. Alain nous a confié, à table à Rosas, qu'il ne brûlait plus les feux rouge. Il le faisait pour rester collé au peloton des meilleurs. Mais il a eu quasiment la peur de sa vie, et a donc décidé d'abandonner ça. Il avait été jusqu'à acheter des chambres à air ultras légères pour gagner quelques dizaines de grammes. Malheureusement elles crèvent très facilement, et le pauvre se retrouve ainsi très souvent tout seul au bord de la route.
Pour d'éventuels lecteurs qui ne connaitraient pas AlainC, il a 82 ans cette année, et ne rechigne pas à s'affronter aux plus rapides. Malheureusement, par la suite parfois, il y a des lendemains moins heureux, plus éprouvants. Normal. Difficile de bien gérer son allure et de continuer à rouler avec ceux avec qui on roulait.
Michel B. m'a dit également que c'était la dernière fois qu'il montait à Banyuls, ça avait été trop dur.
C'est une question de gestion collective, d'émulation tranquille. Arlette avec ses 67 ans a monté Sant Pere de Rodes pour la 1ère fois et ne pensait y arriver ni un an avant, ni même 8 jours avant.
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