PENTECÔTE : 22-23-24 MAI 2010
Eh oui Emma, c'est une confirmation pour tous : ton pays, le Cantal, est magnifique, il y fait beau et chaud. La campagne vicoise a eu la bonne idée de nous montrer ses plus belles parures : la nature d'un vert tendre, sur une toile de fond d'un bleu immaculé, le tout baigné d'un soleil resplendissant avec une chaleur d'été ! Que demander de mieux?
Bon d'accord, il a quand même fallu se lever à 1h30 du matin le samedi pour embarquer dans le car de Pascal et démarrer à 3h00 précises mais après coup, le jeu en valait la chandelle.

Hôtellerie impeccable, produits locaux dans nos assiettes, personnel sympathique et arrangeant, piscine extérieure et intérieure avec jacuzzi, court de tennis pour les amateurs, verdure et nature à perte de vue.

Samedi 22...
Après les sept heures de route, arrivée vers 10h sur place, nos vélos ont déjà été descendus du camion et parqués dans la grange qui les accueillera tout le week-end, merci aux deux chauffeurs, Guy Beerens et Joseph Guegen. Récupération et installation de nos chambres respectives, déjeuner à 12h30 : nous sommes prêts à rouler à 14h00 sous le soleil, il fait 24°.
Avec Guy Beerens comme guide, Damien Le Pommellec comme lièvre, Guy Lecorno comme kinésithérapeute perso et Michel Cantalou, nous nous orientons sur le chef-lieu de canton, Aurillac, par les petites routes parallèles à la Nationale. Petite hésitation dans la ville, qui a un peu évolué depuis le dernier passage de Guy. Ce dernier ne manquera pas une occasion de nous informer sur les résidences successives et nombreuses de la famille de Marie-Ange, originaire du pays. Premier incident pour Michel Cantalou, qui va malheureusement les accumuler, crevaison à la sortie d'Aurillac. Franche rigolade au cours de la réparation : avec la chaleur, les démonte-pneus de Michel et de Damien sont en caoutchouc et nous ne serons pas trop de trois pour trouver la solution avec le prêt de ceux de Guy Lecorno (les Michelin, large et jaune). Puis, en regonflant, il casse sa pompe ! Il y a des jours comme ça ! Nous profitons de l'occasion pour demander confirmation de la bonne direction, la route départementale 17 direction Saint-Simon, à un jeune Aurillacois, typé asiatique, qui nous fait une thèse d'au moins cinq minutes, à l'aide de son I phone, sur le kilométrage, faux d'ailleurs, sans nous donner la réponse à notre question précise : les étrangers font des efforts pour s'intégrer, mais ils ont encore du boulot ! Direction le Pas-de-Peyrol et le Puy-Mary. Avec la chaleur le niveau des bidons commence à baisser fortement, nous nous arrêterons dans deux cimetières successifs pour trouver les robinets, sans eau ! Vu le froid des semaines dernières, ils n'ont pas encore dû rouvrir les compteurs ! C'est à Mandailles que nous laissons la route du Puy-Mary pour gravir, sur notre droite, le Col du Perthus. Ah ! celui-là, tous ceux qui l'ont franchi s'en rappelleront : pendant quatre kilomètres, successions de paliers différents de forts pourcentages qui nous obligeront à mettre le pied à terre à deux reprises. Même Damien qui caracole souvent devant nous avec son 39/23 s'arrête pour souffler un peu. Alain Corsin, demain, un peu entamé, le montera... à pied pendant plus d'une heure !
Au sommet, c'est le pied, quatre kilomètres de descente sur une petite route étroite et sinueuse et à Saint-Jacques-des-Blats, à droite, retour sur Vic par la Nationale 122. Damien sera tout fier de montrer son compteur à qui veut l'entendre, vitesse maximum enregistrée : plus de 70 km/h sur le bitume uniforme de cette grande route. (Gilbert Coat, demain établira le record à 73 !) L'adrénaline à « donf »... L'après midi se terminera dans la piscine histoire de se décontracter les muscles.

Dimanche 23...
Dimanche matin, 7h30 : petit déjeuner. Le ciel est toujours d'un bleu immaculé, la température est douce. Huit heures trente, c'est avec un groupe important de jaunes et verts que nous prenons la direction de Murat sur la Nationale 122. Joseph Guegen sera des nôtres, mais nous sommes retardés de quelques minutes au moment du départ, Michel Cantalou retrouve sa roue arrière à plat, la même qu'hier !
Cette journée s'annonce prometteuse et le sera. Après avoir dépassé nos petits camarades sur la Nationale qui remonte cette fois, nous évitons le tunnel interdit aux cyclistes pour franchir le premier col de Cère et passer au pied de la station de ski du Lioran. Sur notre droite, nous apercevons les plaques de neige du Plomb-du-Cantal. Nous retrouvons la Nationale après le fameux tunnel pendant quelques mètres pour la quitter et prendre sur notre gauche la route qui monte jusqu'au col de Lavessière pour arriver sur le plateau, dans un décor splendide baigné de soleil, qui sera un premier palier pour la suite. On se croirait dans les Alpes tellement la nature est belle et généreuse. Un épervier déploie son envergure au-dessus de nos têtes nous offrant par courts instants son ombre, serait-il attiré par nos couleurs chatoyantes ?
Après avoir traversé Dienne (juste après « Bien-Phu » bien sûr !), nous attaquons la pente douce du col de la Serre, que nous laisserons sur notre droite et du pas de Peyrol après avoir rempli nos bidons à la fontaine du village. Ce sont sur les derniers kilomètres, à l'approche du Puy-Mary que le pourcentage va augmenter fortement, par endroit. Nous passons à côté de névés haut de plus d'un mètre sur le bord de la route. A l'arrivée, la vue imprenable au sommet du col nous récompense de nos efforts. Cyclistes, motards, randonneurs et automobilistes de tous poils partagent cette plateforme. Nous en profiterons pour prendre notre temps et siroter une bonne bière fraîche sur la terrasse.
« Emma », flanquée de ses deux gardes du corps, Yves Brepson et Claude Sintès, Daniel Petitdidier, Michel Bernard, Gilbert Coat, Alain Corsin et plein d'autres encore, empruntant le même parcours que nous mais en « randonneur » et en prenant le temps d'admirer plus tranquillement les paysages et de prendre des photos, s'y installeront pour casser la croûte. En redescendant nous croisons « Boubou » ayant échangé son « trek » avec son « Kashkaï » avec Pierrot Labeille comme co-pilote, ainsi que Claudine Martin et Pierrot Guhur, mais eux sont en vélo. Stationnés à Vic avec leur camping-car, ces deux fondus de sport resteront dans la région la semaine suivante pour participer, le samedi, au marathon de Salers. Ils sont voisins d'Iréné Savy, venu également avec sa maison mobile, pour rouler avec nous.
Belle descente jusqu'à Mandailles. Tiens ç'est un nom qui me dit quelque chose : ah oui, c'est à cet endroit que l'on attaque le Perthus sur la gauche ! Aie, aie, aie, l'ascension (surtout à la Pentecôte) est toujours aussi dure mais on en voit finalement le bout .Ouf, ça c'est fait. Damien, Guy et moi sommes sauvés ! Mais l'attente au sommet est anormalement longue : 15 minutes ! On commence à s'inquiéter quand arrive enfin Guy Lecorno : Joseph doit être resté avec Michel Cantalou, dit «Mimi la poisse» pendant ce séjour, nous dit-il, parce que je pense qu'il a du casser sa chaîne presque en bas du col !
Que faire? Aucun d'entre nous quatre n'a de quoi effectuer cette réparation. L'idée nous vient en repensant à Boubou et sa voiture ! On appelle Maryan qui a le numéro de téléphone de J.C.B. qui, lui, pourra porter secours à nos deux « naufragés » du Perthus ! En arrivant sur Saint-Jacques-des-Blats, nous croisons le Kashkaï-St-Bernard : nous pouvons nous lancer dans la descente infernale, l'esprit tranquille et rentrer sur Vic. Il est 13h00 et on nous attend pour le repas avant 13h30, tout le monde sera dans les temps. A l'arrivée au restaurant on apprend que Michel, grâce à un maillon rapide prêté par Joseph a pu réparer et rentrer en vélo et n'a même pas eu recours au St-Bernard de la route. C'est tant mieux et merci à vous trois.
Joseph qui avait cru, sans connaître toute l'affaire, qu'on les avait abandonnés purement et simplement, comme un chien dont on veut se séparer et que l'on attache lâchement à un arbre au bord de la route, est rentré « furibard » et a eu du mal à entendre et à écouter les bonnes explications. Tout est rentré dans l'ordre très vite. Quand on n'a pas tous les éléments, ça peut se comprendre...
L'après midi sera consacrée à la visite d'Aurillac et sa foire commerciale. Arlette et Joseph (décidément) loupent le départ du car. C'est qu'avec notre Président et notre chauffeur préféré, il est impératif de respecter les horaires et de prendre ses précautions!

Lundi 24...
Déjà lundi matin, on se lève pour le dernier beau jour de ce week-end. Il faut que tout le monde soit rentré, douché, les vélos remis dans le camion et les chambres libérées à 11h00. Reçu cinq sur cinq mon bon Président, tous les cyclistes rouleront tranquilles ce matin, en choisissant des petits circuits. Guy, notre guide-gps, nous propose de partir sur le parcours qui démarre au pied de Vic par le col de Curebourse, ça ne s'invente pas, qu'il faudra attaquer à froid. La pente est raisonnable mais elle se tortille dans la forêt au moins pendant six kilomètres.Yvette, Maryan Alain Boidé, Arlette Duchesnay, sans son J.P , sont du voyage. Au sommet, près de l'hôtel « le Saint-Clément » qui surplombe la ville tel un château fort, le point de vue nous récompense de l'effort. Le « Family » nous apparaît tout petit en bas. Nous continuerons en redescendant sur l'autre versant, en direction de Jou-sous-Monjou, Raulhac, puis quelques kilomètres sur la route de Saint-Etienne-de-Carlat (Bruni, non !) et retour par une côte assez pentue nous ramenant à Badailhac, encore trois belles bosses d'avalées pour clore ce périple. Un parcours « M » pour cette dernière matinée, un petit « 40 » et après avoir retrouvé la clé du local à vélo dans la poche du short de Roger Mordelet, nous pouvons remonter nos montures dans le camion, prêts pour le départ. Cette clé nous créera encore des soucis, car ce doit être Alain Corsin, parti avec Mauricette en voiture un peu avant nous, qui a du l'oublier dans sa poche !
Autre petite anecdote qui ne peut arriver qu'à lui : Alain Boidé, dit le « beauf' » pour les intimes, rentrant sur Vic, s'arrête pour demander sa route et surtout vers quel bout du pays se trouve l'hôtel Famlly. Pas de chance pour lui : il tombe sur le motard des « villages-people », le moustachu, tout en cuir :
« Dis donc, tu es bien monté toi, lui dit-il, les yeux baissés sur son cuissard,
« Cinquante-deux / Trente quatre, rétorque du tac au tac l'ingénu Alain.
« Tout émoustillé par l'aveu des mensurations prometteuses de l'engin du cyclo incrédule, notre homo-cantalou n'y tient « plus et lui propose la botte (de moto),
« Que fais-tu ce soir mon grand ? »
Le pauvre attend encore sur son trottoir la réponse du « sévèrement burné Alain », ce dernier, comprenant l'embrouille, enfourchant son Cannondale bleu a du battre des records de vitesse pour rejoindre l'hôtel !
Sacré Alain, tu nous les feras toutes.
Repas, café, photos souvenir devant le car de Pascal et à 21h pétantes nous débarquons sur le parking de la Mairie à Limeil-Brévannes. Même un petit ennui de tachymètre qui nous a fait stopper deux fois de suite et l'absence des célèbres bouchons d'arrivée au péage de St-Arnoult n'ont pas voulu nous retarder. Nos deux compères chauffeurs, chaperons de nos montures pendant ce voyage, sont déjà sur place et ont encore une fois bien travaillé en sortant tous nos vélos.
Petit bémol sur le parking d'arrivée, Jacques Trousier s'aperçoit que l'on a ouvert sa voiture et qu'on lui a « emprunté » son autoradio. Encore un pauvre malheureux délinquant, incompris qui se venge de la société qui soit disant le rejette, je parle du voleur bien entendu.
On a également pensé souvent à Michel et à Dominique Warin qui suite à la chute de Michel à Varennes-Jarcy n'ont pas pu être avec nous comme prévu, tout comme Laurette, épouse de notre cher « Lulu » empêchée par une fracture du pied.
On s'embrasse et on se dit à la prochaine. Je veux mon neveu, surtout avec une réussite pareille. Avec la semaine de Rosas je crois que l'on est gâté, même Ophélie est d'accord pour repartir.
Allez, à plus sur le vélo.
JPB
Les photos sont ici!

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