Dimanche 23 mai 2010

Le « vénérable » Bertin tout acier est aux anges, il vient d'apprendre que ce dimanche on partait ensemble tutoyer les sommets...
7h15, départ de Baratier (800m) sous un ciel tout bleu mais un fort vent souffle de l'Est... Ce n'est pas une très bonne nouvelle car l'Izoard se trouve plein Est...
Franchissement du pont de la Clapière sur la Durance, grossie par la fonte des neiges et le récent redoux. À gauche en aval la retenue de Serre-Ponçon qui cet été va fêter ses 50 ans. J'emprunte la rive droite plus ensoleillée à cette heure matinale, l'ancienne route nationale est quasi-déserte depuis la création de la déviation d'Embrun. Près de Châteauroux-les-Alpes on a replanté quelques vignes : bientôt le retour du remède miracle, « l'horrible piquette » chère à Ferrat ?
8h15, à l'entrée de Guillestre (1000m), le panneau lumineux « Infos routes » rappelle que l'hiver a été rude : Agnel, Allos, Bonnette, Cayolle et Larche sont tous fermés, seuls Vars et donc l'Izoard sont ouverts.
L'entrée dans le Queyras se fait par les gorges du Guil, la route est taillée dans la falaise, le casque peut y être utile en cas de chute de rochers... Les trois tunnels (dont un en « S » redouté des cyclistes) ne sont éclairés que depuis peu.
À la maison du Roy (Louis XIII y aurait fait une halte il y a quelques années) je laisse à droite la solide ascension vers Ceillac, ici débute le long faux-plat montant de la Combe du Queyras, toujours face au vent.
9h15, peu avant le village de Château-Queyras, une bifurcation à gauche, c'est la route de Briançon par l'Izoard, nous sommes à 1365m, le col est 1km plus haut... Une courte pause pour ôter coupe-vent et manchettes car à partir de maintenant c'est du sérieux, il va y avoir de la sueur !
Le village d'Arvieux est entouré d'alpages verdoyants, plus un souffle d'air, il fait presque lourd malgré l'altitude. Un petit arrêt pour refaire le niveau du bidon et c'est reparti en direction de La Chalp d'Arvieux et sa fabrique de jouets en bois. Un peu plus haut, en sortie de Brunissard, un joli chalet sur la gauche, une jeune femme légèrement vêtue ouvre ses volets, j'oublie que je suis dans le passage le plus pentu (11% en ligne droite) et j'atteins déjà le premier lacet dans la forêt.
Le revêtement enrobé est parfait (info validée par J.R. Godart depuis la moto n°2).
Sur ce flanc exposé plein sud, les premiers névés n'apparaissent que vers 1900m d'altitude.
Une succession de larges lacets bien tracés et nous quittons la forêt. Voici la Casse déserte sous un épais manteau blanc... Pfffou !... Le panorama est à couper le souffle !... Le palpitant déjà limite monte encore dans les tours !... Après une descente courte mais sévère la route reprend rapidement de la hauteur au milieu d'impressionnants murs de neige. Une pensée émue devant les stèles érigées ici à la mémoire de Fausto Coppi et Louison Bobet, n'oublions pas qu'à l'époque du « campionissimo » la route n'était qu'un étroit chemin de terre...
Encore trois beaux lacets, négociés avec trois dents de moins et, à 10h30 me voici devant l'obélisque marquant le col, sous un soleil éclatant. Le premier cycliste rencontré depuis ce matin arrive par le versant nord, le cycliste en question est une sympathique cyclote au sourire radieux qui réalise la belle moyenne de 12km/h depuis Briançon...
Fin de la séance photos... le coupe-vent... demi-tour vers la descente... c'est reparti ! Malgré la côte en sortie de la Casse Déserte qui fait bien mal aux cuisses les 15 premiers kilomètres sont dévalés en 19 min (contre 1h13 tout à l'heure en montée). Suivis d'une belle partie de manivelles dans le faut-plat, descendant cette fois-ci, de la Combe. Il y a maintenant beaucoup de cyclos. Me voici à nouveau sur les bords de la Durance, la brise montante ne s'est pas encore levée, du coup le retour est très rapide. À St-Clément je prends la petite route des Traverses, en rive gauche pour rejoindre Baratier juste à l'heure de passer à table... Et 114km en montagne ça donne faim !!!
François F.
La suite des photos
Mathieu, Posté le dimanche 30 mai 2010 15:39
Merci pour le récit François, ça donne envie.